Chapitre 14 : En état d’arrestation
Fanny commence à avoir mal au ventre dans sa voiture en retournant au manoir. Elle a faim. Le dernier repas qu’elle a pris est avec Stanislas. Mais, il ne s’agissait que d’un rêve. Quand a-t-elle avalé quelque chose la dernière fois à part du sperme ? Elle ne se souvient même plus.
Elle s’arrête à une petite station-service sur sa route pour prendre de quoi se nourrir. Il n’y a personne d’autre qu’elle et une caissière. Elle souffle, elle se demande si une envie lui serait arrivée dans l’hypothèse qu’un homme aurait été présent.
Elle arrive à la caisse pour payer. Elle se rend compte qu’elle n’a pas sa carte bleue et quasiment pas de monnaie. Son ventre grogne, elle ne peut plus attendre. Elle s’excuse et part avec ses courses dans les bras précipitamment :
- Je repasserai demain ou tout à l’heure pour payer, je vous le promets.
- Mais… Madame, non… revenez… j’appelle la police !
Et elle repart, engloutit, en roulant, ce sandwich mou et sans saveur qu’elle trouve alors délicieux. Elle n’est pas fière d’elle, espère qu’il n’y aura pas de conséquence. Mais, quelques minutes après, des gyrophares apparaissent dans ses rétroviseurs.
Elle ne cherche pas à fuir. Elle ne cherche pas à nier quoi que ce soit. Elle sait qu’elle a fait une grosse bêtise, et elle se gare aussitôt sur le côté. La voiture de police se met devant elle. Elle ouvre la vitre de sa portière en se souvenant, qu’en plus, elle n’a même pas les papiers du véhicule avec elle.
Un agent s’approche, elle baisse la tête, elle ne veut pas le regarder, mais sa voix est douce à ses oreilles.
- Bonsoir Madame, veuillez couper le moteur du véhicule... Merci. Il nous a été signalé un vol et…
- Je ne vais pas vous mentir, c’est moi. Je suis désolée, mais je ne pouvais pas attendre et j’ai promis de revenir pour rembourser… Il ne s’agissait que d’un sandwich et d’une petite bouteille d’eau…
- Vos papiers s’il vous plaît.
- … Je ne les ai pas sur moi, je les ai oubliés.
- Madame, nous allons devoir vous mettre en état d’arrestation. Veuillez sortir du véhicule.
Elle obéit, sort de la voiture, gardant bien la tête baissée pour ne surtout pas regarder les deux policiers. Elle a très peur, tout comme elle sent une sorte de pulsion qui est montée en elle. Elle se laisse menotter dans le dos sans tenter la moindre résistance.
Le métal froid, serrant ses poignets, lui fait un peu mal. Elle est attachée… sans pouvoir se libérer. Elle est attachée, se sent totalement vulnérable. Sa respiration s’accélère, liée à une peur grandissante d’une excitation qui monte de plus en plus en elle. Et, Fanny relève la tête d’un coup. Elle veut les voir, savoir à quoi ils ressemblent.
Des regards se croisent. Sa poitrine se contracte, ses tétons pointent davantage. L’un d’eux la tient par le bras d’une main ferme. Elle aime ce touché., elle en veut d’autres. Et elle demande, avec une voix qui commence à faire transparaître une forme d’excitation qui pourrait s’apparenter à de la peur :
- Vous ne me fouillez pas ?
- Je ne crois pas que ce soit nécessaire. De plus, ce doit être pratiquée par un agent du même sexe.
- Même si je vous donne mon accord ?
Les deux policiers se regardent un instant. Le second fait un signe de tête, et le premier répond :
- Je ne peux pas pratiquer de fouille corporelle. Cependant, nous allons inspecter votre voiture maintenant. Acceptez-vous ? Dans le cas contraire, cela devra passer devant un juge.
- Oui, vous pouvez.
- Je vais également procéder à une palpation pour vérifier que vous ne portez pas d’objet sur vous.
- D’accord… quelle est la différence avec une fouille ?
- Je ne toucherai que certaines parties de votre corps à travers votre vêtement. Si cela devient trop gênant, vous pouvez me demander d’arrêter. Une fouille intégrale sera certainement réalisée au commissariat par un agent féminin.
- Faites ce que vous avez à faire, monsieur l’agent.
- Merci madame. Votre entière coopération sera mentionnée dans le dossier.
Le second policier inspecte la voiture de Fanny. Le premier est face à elle. Elle ne le quitte plus des yeux. Elle attend avec impatience ses mains se poser sur son corps. Il les met sur ses hanches sans appuyer. Il les remonte le long de ses flancs, les passe sous sa poitrine sans la toucher, redescend le long de son ventre. Fanny est en braise bien qu’elle aurait aimé que le contact soit plus franc, bien qu’elle aurait adoré qu’il lui empoigne fermement les seins.
Les mains de l’agent, dont une goutte de sueur commence à perler sur une tempe, se remettent sur son bassin. Elles descendent cette fois, malheureusement pour Fanny, en contournant ses fesses. Elle feint un gémissement de douleur alors qu’il touche sur ses cuisses un endroit où elle porte encore les traces de coups de ceinture. Le policier arrête son attouchement, et lui demande :
- Vous ai-je ai fait mal ?
- Ce n’est pas vous. J’ai été fouettée. Mon corps est encore très sensible. Vous pouvez-vous relever ma robe si vous voulez vérifier. J’ai encore les marques sur mes cuisses, mes fesses, mon dos et ma poitrine.
- Je ne peux pas vérifier ici. Nous le ferons au commissariat. Quand est-ce arrivé ?
- Hier, durant la matinée. Je viens juste d’emménager un peu plus loin. Les trois hommes qui ont amené mes meubles ont abusé de moi.
- … Heu… Avez-vous porté plainte ?
- Je ne m’y risquerai pas. Il se pourrait que je les aie un peu incités d’une façon ou d’une autre. Et je ne leur ai jamais dit non.
- En avez-vous parlé à quelqu’un ?
- Je ne connais personne ici. Et mon mari est parti ce week-end en Suisse pour son travail, me laissant terriblement seule, quasiment sans possibilité de le joindre.
Le policier jette un œil à l’autre. Ce dernier a tout entendu. Ils se font de petits signes de tête que Fanny ne comprend pas. Mais, ils ont l’air hésitant sur les suites à donner. Elle ajoute :
- Je sais que ce que j’ai fait est très mal. J’étais morte de faim. Je comptais récupérer ma carte dès que je serais rentrée pour revenir payer. Je vous le jure. Je ne pensais pas que tout ceci prendrait autant d’ampleur pour à peine 8 euros que j’aurais payé quelques minutes plus tard. Je ne voulais rien faire de mal. Je suis vraiment désolée.
- Ecoutez, je veux bien vous croire, mais nous ne faisons que notre travail. Où habitez-vous ?
- Dans un vieux manoir tout délabré à cinq ou dix minutes d’ici.
- Je crois voir où il est. Venez avec moi.
L’agent ouvre la porte arrière de la voiture de police en demandant à Fanny d’y entrer tout en appuyant sur sa tête et une épaule. Elle se laisse faire et s’assoie sur la banquette en plastique froid. Une bretelle de sa robe a glissé le long de son épaule lorsque le policier a retiré sa main. Il n’a pas remarqué, il ferme la porte.
Elle se tourne pour regarder par la lunette arrière l’homme rejoindre l’autre, toujours menottée les mains dans le dos. Elle joue de son épaule pour faire descendre d’avantage cette attache. Elle attrape la seconde avec les dents et arrive à la faire glisser. Elle les regarde parler. Elle fait quelques mouvements de bassins brusques en espérant ne pas être vue. Et enfin, sa poitrine se libère, sa robe ne la couvre plus.
Elle entend un peu ce qu’ils se disent, mais n’écoute pas vraiment. Elle se contorsionne bien que limitée par ses mouvements, mais arrive à faire remonter le bas de sa robe, arrive jusqu’à ce que ses fesses soient posées nues sur le siège. Quelques mouvements de jambes en plus, et le devant ne couvre presque plus rien, jusqu’à ce qu’elle puisse voir son pubis.
Elle les regarde à nouveau. Le second policier tape sur l’épaule de son collègue. Elle l’entend dire avec un rire franc :
- Toi, dès qu’il y a une jolie nana un peu sexy, tu te fais embobiner. Laisse-moi faire.
Il s’approche. Il ouvre la portière, et commence à dire en se penchant :
- Madame, nous allons tout de même devoir…
Il s’arrête en découvrant cette poitrine nue, les jambes entièrement libres de Fanny qu’elle garde serrées. Elle a la tête penchée, comme si elle avait honte. Et elle lui dit, tournant le visage pour plonger ses yeux dans les siens, avec un regard endiablé :
- Si cela ne vous dérange pas, pouvez-vous m’aider à me réajuster ? La situation devient vraiment très gênante.