Chapitre 2 : Contrainte

A travers Le miroir attachee 

Fanny se réveille en sursaut : elle a entendu un claquement. Elle tente de réveiller Fabrice qui grommèle un peu avant de se tourner sur le côté et se rendormir. Elle se lève de ce matelas gonflable. Elle attrape la première chose qu’elle trouve dans le noir pour revêtir sa peau nue. Il s’agit d’un tee-shirt. Elle pense qu’il est à son mari, il est assez long pour couvrir ses fesses.

 

Elle se lève et avance doucement, inquiète. Le vitrail au-dessus de la porte d’entrée permet de faire entrer la lumière d’une lune bien pleine. Elle y voit un peu. Elle sursaute en entendant un craquement, comme si quelqu’un marchait sur un vieux parquet en bois, à deux pas d’elle. De plus en plus apeurée, elle demande d’une voix éteinte s’il y a quelqu’un. Aucune réponse. Elle avance sur la pointe des pieds, prête à fuir au besoin.

 

Elle longe le mur du hall d’entrée. Elle se colle au miroir. Elle pousse un cri alors qu’un volet claque. Elle en pousse un autre en sentant deux mains l’agripper, la faisant traverser la glace. Elle tombe à genoux. Une lumière trop vive par rapport à l’obscurité d’où elle vient l’aveugle ; elle ferme les yeux. Sa peur grandit, elle sent de la présence autour d’elle. Une voix d’homme dit :

  • Louise, vous êtes enfin revenue.

 

Fanny n’ose rien dire. Ses yeux s’habituent doucement à l’éclairage. Elle commence à distinguer deux hommes et une femme. Elle ne comprend pas où elle est jusqu’à reconnaître la porte d’entrée, celle du manoir, celle du nouveau chez elle. Il y a cependant une différence : le couloir qui mène à la cuisine et la chambre est de l’autre côté, celui qui mène à la tour condamnée à l’opposé.

 

Une main se tend vers elle. Elle lève la tête pour regarder et découvrir un homme élégant, dans une tenue d’une autre époque, mais qui la met en même temps mal à l’aise. Il lui dit :

  • Permettez-moi de vous aider à vous relever, ma très chère Louise.

 

Elle lui répond, d’un air hésitant :

  • Je ne m’appelle pas Louise. Je ne sais pas qui elle est. Vous devez confondre.

 

L’homme retire sa main. L’autre présent, en tenue de majordome, prend la parole :

  • Monsieur, je crains, qu’avec tout ce temps passé, elle ne puisse se souvenir de vous.
  • Vos craintes semblent fondées. Vous savez ce que vous avez à faire.
  • Oui, Monsieur, comme elle le désirait.

 

Le majordome et la femme, en tenue de gouvernante, attrapent Fanny par le dessous des bras. Elle tente de se débattre tout en criant, mais leur force est incroyable. Elle s’épuise juste, et arrête d’essayer de s’échapper lorsqu’ils commencent à emprunter cet escalier, l’escalier qui mène en haut de la tour.

 

Fanny est curieuse de découvrir ce qu’il s’y trouve. Elle les laisse l’y mener, feignant de n’y pas être consentante. Mais, elle se remet à se débattre avec force lorsque tout porte à croire qu’il s’agit d’une salle de torture. Sa peur grandit alors qu’on lui attache aux poignets de grosses menottes en fer forgé. Sa peur s’accentue lorsqu’elle se sent tirée vers le haut, ses étreintes accrochées à une chaîne, qui passe par une poulie, l’obligeant à avoir les bras tendus vers le plafond, ne reposant sur le sol que par la pointe de ses pieds, son tee-shirt déchiré d’un coup dont les lambeaux sont envoyés à l’autre bout de la pièce.

 

Fanny crie, supplie qu’on la libère. C’est comme s’ils étaient sourds, qu’ils ne l’entendaient pas. Et elle relativise, et passe en boucle, à voix haute :

  • Ce n’est qu’un rêve. Ça ne peut pas être possible. Ce n’est qu’un rêve.

 

Mais, ses mots se transforment en hurlement lorsque s'abat sur ses fesses une baguette dont la force du coup lui brûle instantanément la peau. Des mains se posent peu après sur l’emplacement de la douleur, l'accentuant tout en en offrant une sorte de bienêtre. Et la voix du majordome qui dit :

  • Voyons, Marie-Hélène, ne voyez-vous pas que son corps est autant endormi que son esprit ?
  • Veuillez m’en excuser, Henry. J’ai cru bon de le réanimer de cette manière.
  • Je ne vous blâme pas. Je crains que cela ne prenne un peu de temps, mais nous saurons être patient. Reprenez donc, avec un peu plus de douceur, s’il vous plaît. Il faut qu’elle soit prête lorsque le maître nous rejoindra.

 

A ces mots, Fanny sent sa tête tournée. Elle n’imagine pas se faire à nouveau fouetter. Elle a beau être convaincue qu’il ne s’agit que d’un rêve, la situation lui semble bien réelle. Une main du majordome l’attrape à la gorge. Il sert, elle commence à avoir du mal à respirer. Son autre main se met à caresser sa poitrine, à la pincer, à la frapper, à alterner entre douceur et douleur. Elle aimerait pouvoir hurler à nouveau, mais ses cris sont étouffés.

 

Et la femme reprend ses coups de fouets sur les fesses. Fanny perd pieds. De drôles de sensations la gagnent. Des sensations contradictoires parcourent son corps. Elle ne les comprend pas, ne distingue plus ce qui lui fait du mal de ce qui lui fait du bien. Son corps se met à vibrer sans qu’elle puisse le contrôler. Sa salive sort de sa bouche, coule le long de son menton sans qu’elle n’arrive à l’avaler. Et la main quitte sa gorge. Elle redresse la tête, la lève au plafond. Un nouveau coup sur ses fesses, un téton à nouveau torturé… Et un orgasme la submerge, très différent de ceux qu’elle connait, bien plus intense également.

 

Tout semble s’arrêter. Elle sent son corps brûlant. Elle peine à reprendre ses esprits. Elle entend juste la porte derrière elle s’ouvrir, et la voix de l’homme du début dire :

  • Qu’en est-il ?
  • Son corps commence à se souvenir. Il faut encore un peu de temps, Monsieur.
  • Du temps, nous en avons. Mais, ma patience a disparu au moment où je l’ai vue.

 

Fanny ne comprend pas de quoi ils parlent. De toute façon, elle est incapable d’articuler un mot pour poser la moindre question. Son corps se met à nouveau à vibrer au moment même où l’homme pose ses mains sur ses hanches. L’instant d’après elle gémit en sentant qu’elle se fait pénétrer d’un coup, mais sans aucune douleur. Elle réalise que ce qui lui chatouillait l’entre-cuisses est sa cyprine qui coule de son vagin. Et l’homme, lui glisse à l’oreille :

  • Enfin, ma chère et tendre Louise. Enfin, je suis à vous. Enfin, je découvre toutes ses merveilleuses sensations que vous avez offertes à vos amants. Je comprends maintenant l’empressement permanent qu’ils avaient à revenir entre vos cuisses.
  • … Je… ne m’appelle pas… Continuez, s’il vous plaît… Oui… Oui...

 

Et Fanny jouit une nouvelle fois, d’un orgasme inimaginable. Sa tête se met à tourner. Elle sent son corps lâcher. Elle se sent s’évanouir, et tout devient noir.

 

 

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