Chapitre 5 : Une valse
Une musique ; une musique qui provient d’un piano. Fanny ouvre un œil. Les lumières sont allumées. Un lustre magnifique est accroché au plafond. Elle ne l’avait pas vu dans son rêve de la veille. Mais, elle reconnaît son hall d’entrée, celui qu’elle voit dans le miroir. Il n’y a plus les papiers par terre, l’ambiance n’est pas celle de chez elle.
Elle se lève péniblement en se demandant s’il s’agit de la suite de son aventure d’hier. Elle est guidée par le son des notes qui l’amènent dans une grande salle à manger, celle qu’elle a réservé pour recevoir la plus parts des cartons de son déménagement, de ses meubles.
L’homme de la veille est assis sur un tabouret à pianoter sur le clavier. Il est vêtu aussi élégamment que la veille. Il joue un air beau et envoutant. Le majordome et la gouvernante la salue tout en disant :
- Bonjour, Madame. Nous sommes heureux de vous revoir.
Elle se dirige vers le pianiste qui arrête sa musique pour la regarder s’approcher. Il se lève, vient à sa rencontre, la salue à son tour en se penchant, en lui disant :
- Ma chère Louise, votre absence durant ces heures a été une torture.
- Je… je m’appelle Fanny en fait.
- Le prénom que vous m’aviez donné le jour de notre rencontre.
- … Et vous, c’est Stanislas ?
- Oui, je suis bien Stanislas. Je vous ai regardée pendant vos recherches sur notre passé.
- Regardée ?
- A travers le miroir.
- Je ne cherche pas mon passé, ni le vôtre. Je veux juste…
- Trêve de bavardages. Profitons du moment présent. Henry, jouez-nous une valse.
Le majordome s’installe au piano. La musique commence. Stanislas invite Fanny pour une danse. Avec un petit rire nerveux, elle répond :
- Je ne sais pas danser sur ça.
- Vous réapprendrez. Laissez-vous juste guider.
Elle accepte l’invitation, elle se laisse emporter. Elle tourne, tourne de plus en plus rapidement, de façon de plus en plus enivrante. Elle rit. Cela fait bien longtemps qu’elle ne s’était pas autant amusée. Et la musique s’arrête. Stanislas la tient encore, mais sans bouger, juste à la regarder amoureusement dans les yeux.
Fanny se sent rougir. Elle repense à ce que lui a fait subir son mari le jour même. Elle repense à cet homme qui l’a possédée juste pour du sexe. Elle ne sait pas si elle est dans un rêve ou non. Elle s’en fiche ; elle aime cette sensation d’avoir de l’importance pour cet homme. Elle brise la distance qui sépare leur deux corps, distance éthique pour cette danse classique. Elle plaque ses seins contre la poitrine de Stanislas. Elle dépose ses lèvres sur les siennes. Et il l’embrasse, comme elle ne l’a jamais été, comme elle en a toujours rêvé.
Ce baiser est tendre et fougueux à la fois. Il mélange toutes sortes de saveurs qui électrise le corps de la jeune femme. Elle le sent bouillir, elle le sent monter en puissance. Elle se retire de cette étreinte d’un geste. Elle se défait de son débardeur d’un coup. Et tout en ouvrant son jeans, elle lui demande, la voix déformée par une excitation fulgurante, se fichant de la présence d’autres personnes :
- Avez-vous envie de moi, maintenant ?
- Ma chère Louise, je reconnais bien là votre impatience à vous faire monter. Vous avez tant oublié de moi… J'accepte votre proposition. Mais avant, je dois apprendre. Faites-moi une faveur, s’il vous plaît : laissez-moi à nouveau vous regardez jouir entre les mains d’un autre.
- … Avec un autre ? Mais… heu… à part Henry, je ne vois pas qui…
- Je me souviens parfaitement comment il arrivait à vous combler.
Fanny regarde Stanislas perplexe. Mais, son envie de sexe est bien présente. Après tout, pourquoi pas ? Il ne s’agit que d’un rêve finalement. Elle fait un geste au majordome pour lui dire d’approcher. Celui-ci s’avance vers elle, et lui dit :
- Merci, Madame. Je tenterai de vous satisfaire au mieux.
Et d’un coup, il l’attrape par les cheveux, la forçant à s’agenouiller devant lui. Fanny pousse un cri de surprise tout en se sentant bouillir de plus belle. Elle a si souvent fantasmer être soumise qu’elle se laisse faire. Elle ferme les yeux, ouvre la bouche et attend la suite avec impatience.
Il baisse son pantalon, force en appuyant sur la tête de la jeune femme et pénètre sa verge de toute sa longueur entre ses lèvres humides. Elle qui avait l’habitude de prendre les devants est surprise d’être ainsi malmenée. Elle n’en prend pas pour autant moins de plaisir. Bien au contraire. La saveur lui semble d’un tout autre niveau, elle lui paraît avoir un meilleur goût. Henry sort son sexe de cette bouche gourmande, frappe les joues de Fanny avec. Cela donne à cette dernière une envie plus forte qu’il le glisse à nouveau entre ses lèvres.
Henry continue à baiser cette bouche jusqu’à ce que Fanny n’y arrive plus, ayant trop mal à la mâchoire, ne pouvant respirer que par saccades. Il la pousse alors ; elle se retrouve à quatre pattes. Elle entend un déchirement, celui de son bas, et sent cette verge la pénétrer avec force dans son antre qui ne réclame qu’à être rempli. Elle pousse un petit cri de surprise et de douleur. Elle pousse un râle gigantesque, résonnant dans toute la pièce, de plaisir et de jouissance.
Elle se fait prendre ainsi pendant des minutes, des heures. Elle se fait prendre également dans cet orifice qui n’a que trop peu servi jusqu’à cette heure. Ses orgasmes s'enchaînent. Elle a arrêté de les compter depuis bien longtemps.
Et, épuisée, elle sort dans un dernier souffle :
- S’il vous plait, je n’en peux plus. Arrêtez.
L’ordre est donné. Henry se retire d’elle. Il lui sort alors :
- Que Madame veuille bien m’excuser, je n’avais pas réalisé que ce corps a été si peu utilisé jusqu’alors.
Fanny ne comprend pas, ne cherche pas à comprendre. Elle est exténuée. Elle sent des bras la soulever, la porter. Elle sent l’odeur de l’homme qu’elle a embrassé des minutes, des heures, peut-être même des jours avant. Elle est incapable de savoir combien de temps il s’est écoulé. Elle reconnait juste cette odeur agréable, douce et forte d’un homme qu’elle a envie d’aimer.
Elle enlace ses bras autour du cou de Stanislas qui la transporte. Ils passent une porte, et lui dit :
- Je vous amène à vos appartements pour que vous puissiez vous reposer. Merci, à nouveau de m’avoir offert ce plaisir de vous regarder jouir dans les bras d’un autre. Ceci m’avait bien manqué.
Elle se sert contre lui. Elle se sent s’endormir. Elle se rappelle juste d’une voix de femme sortir de sa bouche dire :
- Je vous aime, mon mari.