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Chapitre 3 : La découverte

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De nos jours, au beau milieu d’une forêt.

 

  • Mais… merde, putain… attends… Greg, s’il te plait, attends.
  • Bouge ton cul. Tu te reposeras au refuge.
  • Et il est encore loin ce refuge ?
  • On y est presque. A peine une ou deux heures de marche, ça dépend de ton allure.
  • … Tu déconnes… Hein ? Greg, tu déconnes, pas vrai ?
  • Avance, et ferme ta gueule, Lucas !

 

 

Lucas suit son meilleur ami, devenu garde forestier il y a quelques années. Ils s’étaient perdus de vue un moment. Puis, Greg a voulu faire partager sa passion pour la nature à Lucas qui a accepté sans se poser la moindre question. Bivouaquer en forêt pendant une semaine ? Ouaip, Lucas a trouvé l’idée plutôt sympa. Il ne savait pas à quoi s’attendre. Il ne savait pas qu’après un jour à marcher, après une nuit à dormir à la belle étoile, il en aurait déjà marre.

 

  • Fermer ma gueule ? Ouais, ben, je l’aurais fermée ma gueule si au lieu de me faire bouffer le cul durant toute la nuit par ces putains de fourmis rouges elles m’avaient bouffé la langue ! Là, je l’aurais fermée ma gueule. Et tu veux que je te dise ? Et ben…

 

Lucas se tait, il vient d’entendre un coup de fusil. Greg s’arrête, regarde autour de lui. Il semble inquiet. Lucas demande, calmement, un peu apeuré :

  • C’est quoi ? Des chasseurs ?
  • La saison de la chasse n’est pas ouverte… des braconniers, je pense.
  • Manquait plus que ça… Tu vas faire quoi ?
  • Ben… je suis en vacances là… j’ai rien pour alerter.
  • Attends, j’ai mon portable… 
  • Tu captes quelque chose ?
  • Rien.
  • De toute façon, il est trop tard pour faire demi-tour. Le mieux est d’aller au refuge et demain, je retournerai prévenir les secours, ok ?
  • Heu… ok… mais, on a mis deux jours pour arriver jusque-là…
  • Toi, tu resteras au refuge, j’irai bien plus vite sans toi.
  • Heu… ok…
  • Désolé Lucas, mais c’est important.
  • T’inquiètes, mon pote. J’espère juste qu’il y aura une Playstation pour pas que je m’emmerde de trop en t’attendant.
  • Presque… tu pourras compter les cailloux.

 

Un autre coup de fusil. Greg a l’air vraiment inquiet. Il dit à son ami :

  • J’irai tellement vite que tu ne verras même pas le temps passer, ok ?
  • Ouais, j’y compte bien. Tu crois qu’ils sont loin ?
  • … Un peu plus d’un kilomètre.
  • Ils chassent quoi ?
  • Loups… ours… c’est ce qui peut rapporter le plus.
  • T’as pas des fusées de détresse ou un truc comme ça ?
  • Si, j’en ai. Ça leur donnera juste notre position pour qu’ils viennent nous abattre. Je ne veux pas te faire peur, mais ce ne sont pas des gentils ce genre de type. Ils tuent n’importe quoi ou n’importe qui.

 

Lucas ne dit rien. Il prend juste conscience qu’il aurait pu se faire bouffer par l’une de ces bêtes cette nuit plutôt que par des fourmis. Il prend conscience que la situation est bien plus grave qu’il n’aurait pu le penser. Il comprend mieux l’inquiétude de Greg dans son regard. Il se sent en danger. Et ils reprennent leur chemin, ils n’ont pas le choix.

 

Durant leur marche, ils continuent à entendre des coups de feu. Ils semblent s’en éloigner. Lucas tente de relativiser, il n’est pas du genre à paniquer. Le refuge n’est plus qu’à une dizaine de minutes.  Ils continuent à marcher. Puis, histoire de casser ce silence qui s’est installé depuis bien trop longtemps, sachant que les braconniers sont loin, il demande :

  • C’est quoi cet amas de pierre là-bas ?
  • Ça ? Un ancien château du moyen-âge. Il n’en reste vraiment pas grand-chose. On l’a découvert il y a quelques années.
  • T’es déjà allé dedans ?
  • Tu rigoles ? Un simple éternuement et tout s’écroule. En plus, il y a souvent des loups qui tournent autour. Mais, ils ont l’air d’être partis…
  • Ha ben c’est con, on aurait pu en profiter pour le visi… haaaaaa !

 

 

Le sol se dérobe sous les pieds de Lucas. Il tombe de plusieurs mètres et s’écrase contre un sol dur dans un bruit d’os cassés. Greg, plus inquiet que jamais :

  • Lucas ? Lucas ? Ça va ?
  • Ouais… je suis encore en vie… mais, je crois que je me suis pété la cheville et une côte.
  • Tes blessures sont sérieuses ?
  • Ça va aller. C’est pas pire que lorsqu’on faisait du volley, pour la cheville du moins. Je vais juste boiter un peu… Putain, c’est quoi cet endroit ?
  • Bouge pas ! J’attache une corde à un arbre et je descends te rejoindre.

 

Lucas ne compte pas faire le moindre geste. Ce qui a amorti sa chute ne semble pas être des branches ou des racines d’arbre. Il en a bien conscience, mais n’ose pas se l’avouer.

 

Greg arrive près de lui. Il sort de son sac à dos une lampe torche et l’allume. Les deux amis ne disent plus un mot, ils sont bouche bée. Lucas est allongé sur un amas d’os. Des squelettes humains se trouvent tout autour d’eux. Et Lucas sort, en espérant combattre une peur qui le gagne :

  • Euh… sympa les vacances avec toi.
  • … Je ferai n’importe quoi pour te faire plaisir…
  • Trop cool… z’ont l’air mort depuis pas mal de temps eux…
  • Ouaip…
  • Remets la lumière par là ? J’ai cru voir quelque chose.
  • Où ça ?
  • Donne.

 

Lucas prend la lampe et la dirige vers un mur. Les deux hommes découvrent une femme totalement nue, inerte, poignets et chevilles attachées par d’épaisses menottes en fer forgé, elles-mêmes maintenues par des chaînes qui sont fixées sur le mur en pierre derrière elle. Lucas, plus terrorisé que jamais sort :

  • Putain… elle, elle n’est pas morte depuis longtemps. Tu crois que c’est les braconniers ?
  • Je ne sais pas… possible… attends, je ne suis pas certain… elle a l’air de respirer.

 

Greg s’avance vers elle. Il pose ses doigts sur le cou de la femme pour tenter de trouver un pouls, puis, lance à son ami d’un air affolé : 

  • Elle est encore vivante.
  • Putain...

 

Il sort de son sac un pic, peine à retirer les gonds rouillés pour la libérer de ses entraves. La femme ne bouge pas, totalement inconsciente. Elle se laisse porter par Greg sans faire le moindre geste.

 

Ce premier remonte le long de la corde. Lucas porte ce corps inerte contre lui pendant que Greg hisse les deux avec peine, mais il ne faiblit pas. Et enfin, les trois sont à l’air libre. 

 

Greg s’allonge dans l’herbe, essoufflé, les muscles prêts à éclater. Lucas se colle contre le corps de la femme, et son ami lui demande :

  • Tu fais quoi ?
  • Elle est en hypothermie, je tente de la réchauffer. 
  • … Je croyais que tu avais raté tes années de médecine.
  • Ouais, ben, j’ai quelques restes... Il lui faut de l’énergie. Fous ton sucre dans ta gourde, on va la lui faire boire.

 

Le goulot contre les lèvres de la femme, l’eau sucrée coule un peu dans la bouche, puis ressort le long de ses joues. Greg ne dit pas un mot, il pense que c’est peine perdu. Lucas continue à lutter, tente à nouveau en disant :

  • Allez, bois… Fais ça pour moi… Une jolie nana comme toi n’a pas le droit de crever comme ça.
  • … Lucas… j’ai peur que…

 

Et la femme se contorsionne d’un coup. Elle aspire l’air comme s’il s’agissait de la première bouffée de son existence. Ses yeux s’ouvrent, regardent partout autour d’elle, mais semblent être dans le vide. Lucas la tient plus fermement, lui remet la gourde en bouche en disant :

  • Ça te fera du bien. Avale, c’est pour toi.

 

Les mains de la femme agrippent le plastique. Elle le tient, aspire, ingurgite tout son contenu. Puis, une fois vide, elle regarde Lucas en lui posant une main sur le bras. Elle sort alors quelque chose d’incompréhensible pour les deux hommes :

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« Sois consumé par tes mauvaises intent... »

 

Puis, elle s'évanouit. 

 

Greg regarde son ami avec un sourire aux lèvres, puis lui dit :

  • Tu as toujours eu le chic pour trouver les nanas les plus farfelues.
  • Eh ouais, c’est tout moi ça.
  • … Tu lui as sauvé la vie… Tu t’en rends compte ? T’es un héro, mon pote, un vrai de vrai.
  • Nan… je n’en suis pas un... Le refuge est encore loin ?
  • On y est presque. Je vous amène et je repars, ok ?
  • Quoi ? Dès ce soir ?
  • T’inquiète, je connais la forêt comme ma poche… J’ai pas plus envie que toi, mais t’as vu ce que ces connards ont fait à cette fille ?... Je ne peux pas me permettre d’attendre davantage.
  • C’est quoi ce qu’elle a dit ?
  • Aucune idée. Peut-être une fille de l’est.
  • Parce qu’elle est super canon ?
  • Les préjugés ont la peau dure.

 

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