Chapitre 4 : Ensorcelé

img.20200128124551.200.jpg

Greg est reparti après s’être assuré que Lucas et la femme soient bien installés. Le gîte n’est composé que d’une pièce principale contenant un unique lit où ils l’ont installée, la mettant au chaud sous de grosses couvertures. 

 

Lucas a veillé toute la nuit, s’assurant qu’elle aille bien. Lorsqu’elle ouvre enfin un œil, il est devant le réchaud à gaz. Elle le regarde, il lui sourit et lui dit :

  • Hey, salut. Je suis en train de préparer le petit déjeuner. J’espère que tu aimes les bananes lyophilisées… J’avoue que je suis plus spécialisé dans le bœuf bourguignon ou un bon lapin à la moutarde, mais je fais avec ce que j’ai. Tu as bien dormi ?

 

La femme commence à s’agiter dans tous les sens. Elle regarde partout autour d’elle, affolée. Et d’un coup, elle retire les couvertures et observe précautionneusement ses poignets et ses chevilles. Elle les touche comme si c’était la première fois de sa vie. Elle les caresse et ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire, de sortir un rire de plaisir de se sentir enfin libre. 

 

Lucas regarde la scène, sans comprendre ce qu’elle fait. Et il s’approche d’elle pour remettre les couvertures sur son corps, en lui disant :

  • Reste au chaud, ok ? Faut que tu te reposes et que tu reprennes des forces. Tu comprends ce que je dis ?
  • … C’est vous qui m’avez détachée ?
  • Techniquement, c’est mon ami Greg. Il est parti chercher des secours.
  • Pourquoi avez-vous fait ça ?
  • Euh… ben… bonne question… Pourquoi ne l’aurions-nous pas fait ?
  • Vous ne savez pas qui je suis ?
  • Eh bien, étant donné que nous n’avons pas trouvé de pièce d’identité sur toi, ben non. Pour ma part, je m’appelle Lucas. Et toi ?
  • ...Héléna.
  • Héléna, ravis de faire ta connaisse. Et tu peux me tutoyer.  Et donc ? Les bananes lyophilisées ça te dit ? Sinon, j’ai d’autres goûts… mais franchement, je ne vois pas de différence entre chaque.

 

Héléna regarde partout autour d’elle, regarde cet étrange individu qui s’appelle Lucas. Elle trouve qu’il porte une drôle de tenue. Elle se demande s’il cache une armure quelque part, une épée peut-être. Elle ne conçoit cependant pas qu’il ne soit pas muni d’une dague qu’il utilisera pour l’égorger à la moindre occasion, dès qu’il saura qui elle est.

 

Elle tente de réciter une formule de sorcellerie pour qu’il utilise cette lame contre lui alors qu’il a le dos tourné à remuer cette étrange mixture. Mais, elle sent ses pouvoirs très faibles, quasiment nuls. Et Lucas tourne la tête vers elle avec un grand sourire aux lèvres :

  • J’ai du pâté, ça devrait être meilleur… par contre, Greg a gardé le couteau. Ça te gêne si je sers avec une cuillère ?... Merde, elle en plastique. J’espère qu’elle va pas casser.

 

Héléna observe ce drôle d’individu. Il semble ne rien savoir d’elle et il a une tenue qu’elle n’a jamais vu auparavant. Il utilise des mots qu’elle n’avait jamais entendu, dont elle ne comprend pas le sens. Il semble être un homme bon, mais elle reste sur ses gardes. 

 

Lucas s’approche d’elle avec une petite casserole entre les mains et une spatule en bois. Il la plante dans cette drôle de mixture, puis la tend vers la jeune femme en disant :

  • C’est prêt. Tu veux tout de même goûter ?

 

Elle pose ses lèvres. Le goût lui est totalement étranger. Mais, son corps a faim, réclame d’en avoir davantage. Elle retire la casserole des mains de Lucas et utilise l’ustensile pour tout ingurgiter. 

 

Lucas, voyant qu’il ne reste plus rien, se met à rire en disant :

  • Eh bien, au moins ça plait à quelqu’un. T’as pas mangé depuis combien de temps ? C’était une ration pour trois tout de même… T’as encore faim ?

 

Héléna fait oui de la tête. Lucas va ouvrir la conserve de pâté. Il en prend un bout avant de lui donner le reste en lui disant :

  • Au cas où tu bouffes tout… histoire d’y goûter un peu… La vache, t’es une sacrée vorace toi. Sérieux, t’as pas bouffé depuis combien de temps ?... Il reste plus rien… T’en veux encore ?
  • Oui, s’il vous plaît.
  • Déjà dit, mais au cas où… tu peux me tutoyer. J’ai un sachet de spaghettis carbonara. Ok, on n’est que le matin, mais… tu veux goûter ?
  • Je ne sais pas ce que c’est.
  • …. Ah ah ah, bonne blague. Je prends ça pour un oui.

 

Et Lucas reprend la casserole, la remet sur le réchaud, ajoute de l’eau, ouvre le sachet. Il sent des mains se poser sur son épaule. Héléna est juste derrière lui. Elle lui dit :

  • Vous êtes bon avec moi.
  • Retourne te coucher, je m’occupe de la bouffe.
  • J’ai vu que vous aviez du mal à marcher.
  • C’est rien. C’est lorsque je suis tombé dans ce trou… là où je t’ai découverte.
  • Je crois que grâce à la nourriture que vous m’avez donnée, je vais pouvoir vous soigner.
  • Grâce à… ? Hein ? … Pas tout compris là… heu… tu fais quoi ?

 

Héléna pose une main sur la cheville de Lucas, une autre sur ses côtes. Il sursaute, la douleur est vive. Et elle commence à marmonner quelque chose qu’il n’entend qu’à peine, qu’il ne comprend pas. Il ne dit rien, il laisse faire. Une chaleur l’envahit. Elle est torride et douce en même temps. Il ne sait pas si cela lui fait du bien ou du mal, un mélange des deux certainement. Il respire fortement, il est haletant. Et elle retire ses paumes.

 

Toutes ces sensations disparaissent d’un coup. Il pose une main sur ses côtes, il ne sent presque plus rien. Il bouge sa cheville dans tous les sens, et à part une petite raideur, c’est comme si elle était neuve. Il est tout étonné et se met face à Héléna qui semble épuisée. Il lui demande alors :

  • T’es quoi ? Une sorte de magnétiseur ou rebouteux ?... Merde, moi qui croyais pas à ces conneries. Ça semble efficace… Hey ? Ça va ?
  • Je suis fatiguée.

 

Lucas attrape la jeune femme avant qu’elle ne tombe sur le sol en bois. Il la porte jusqu’au lit. Il la couche. Il remet les couvertures sur elle. Elle les repousse en disant :

  • Non, j’ai chaud.
  • Ok… comme tu veux… mais, heu… t’es un peu toute nue en fait.
  • Est-ce que cela vous dérange ?
  • Oui… non… Pour être super franc, je te trouve ultra canon… j’aime beaucoup te regarder. C’est juste pour éviter que je ne sois tenté de… tu vois…
  • Je vous plais ?
  • Ouais... beaucoup en fait.
  • Alors, sortez votre vit et pénétrez-moi.
  • Hein ? … Quoi ? Heu… Je m’y attendais pas à celle-là… C’est pas que… enfin… j’ai jamais eu une proposition aussi directe. Enfin si, dans un bar, une fois : une fille à qui je n’avais jamais parlé m’a amené dans les chiottes pour la baiser.. et… repose-toi bien, Héléna.

 

Elle s’est endormie. Lucas lui met les couvertures sur ce corps. Il trouve cette femme très étrange, mais est atrocement attiré par elle en même temps. Il l’embrasse délicatement sur le front et part pour éteindre le réchaud.

 

Il déplie son matelas de camping et l’installe. Lui aussi est fatigué suite à son escapade de la veille et sa nuit blanche. Il ne se sent plus obligé de surveiller Héléna. Elle semble en assez bonne forme maintenant. Il lui faut juste du repos, et à lui aussi.

 

⮈  Chapitre 3 : La découverte     — oooOOooo —     Chapitre 5 : Rencontre incertaine  ➲

Commentaires


Laissez un commentaire
  1. Histoires Erotiques  >>  
  2. Novella  >>  
  3. La Sorcière de la Forêt  >>  
  4. Chapitre 4 : Ensorcelé