Chapitre 22
- Pourquoi cette tête ? Tu as bien aimé pourtant.
- C’était excitant, ça oui, et c’est pour ça que je me suis caressée. Mais non, je n’ai pas aimé rester sur le carreau comme ça.
- C’est déjà bien qu’elle ait accepté que tu restes regarder.
- Mais sur toutes les autres fois, ben, c’est la première fois qu’il y en a une qui refuse que je participe.
- Toutes n’ont pas forcément des envies lesbiennes, ou envie d’essayer. J’y peux rien.
- Je sais, je sais… Et… Lorsque je suis pas là, tu couches avec d’autres filles ? Tu peux me le dire. Je ne t’en voudrai pas.
- Ben, t’es là un soir sur deux, et les autres soirs, je suis avec Mamie Binocles. Si tu ne me crois pas, tu peux lui demander. Et ça me permet de souffler un peu. Mes coucougnettes n’arriveraient pas à tenir sinon.
- Je te crois…
- T’as pas l’air.
- Ben… Je commence à m’inquiéter au sujet d’elle. Tu passes finalement beaucoup de temps avec elle.
- Ben oui, pour le travail. Enfin, tu as déjà eu l’occasion de la voir plusieurs fois, et elle n’est pas vraiment sympa, ni même…
- Attirante… ça, je ne sais pas. Je me pose des questions, parce que c’est bizarre une fille comme ça… Tu l’as déjà vue sans ses lunettes ou les cheveux détachés ?
- Et, je ne passe pas beaucoup de temps à la regarder. Tu sais, je ne l’aime pas beaucoup, mais sans elle, j’aurai complètement loupé mes études.
- Et elle ? Pourquoi elle t’aide ?
- Heuu, ben, je ne sais pas en fait. Je ne me suis jamais posé la question. Elle doit me trouver sympa peut-être.
- Ou mignon… Elle t’aide gratuitement ?
- Ben oui.
- Elle t’as jamais demandé de coucher avec elle ?
- Hein ? T’es folle… Bien sûr que non. A mon avis, elle est même encore vierge.
- Une fille, qu’elle soit maigre ou grosse, belle ou moche, bête ou intelligente a des envies. Et elle… comment elle s’appelle ?
- Mamie Binocles.
- Non, son vrai prénom.
- Sandra, je crois.
- Ben, elle, elle sait ce qu’elle veut. Je l’ai déjà vue te parler, et elle est directe, pas du tout timide, rien de ça… Alors, ça m’étonnerait pas qu’elle te demande de la sauter un jour, et toi, même si tu la trouve pas belle, tu le feras parce que tu te sens déjà redevable. C’est d’elle que je me méfie le plus.
- T’es sérieuse ?
- Oui, tout à fait. Et je pense que pour pas tomber dans son piège, il faut que tu trouves quelque chose sur elle. Comme ça, si elle te fait du chantage, tu pourras lui en faire aussi. Et moi, je suis prête à t’aider pour ça. Lorsque je suis pas au travail, je pourrais venir et la surveiller. Qu’est-ce que t’en penses ?
- J’en pense rien du tout. Enfin si, je pense que t’es folle. Tu te trompes totalement sur elle, laisse tomber.
- Ha oui ? Elle pense ça de moi ? Mais, tu aurais dû accepter son aide. Tu ne connais pas les femmes, et surtout lorsqu’elles sont amoureuses.
- Pourquoi ? Elle va faire quoi ?
- Faire son enquête toute seule, sans que tu le saches, en tout cas, pas tant qu’elle trouve quelque chose. Et le problème, c’est que tu ne seras pas au courant de l’avancement de ses recherches. Alors, soit gentil et rectifie le tir.
- Mais, si elle trouve effectivement quelque chose sur toi ?
- Je ferai juste plus attention. Pour le moment, je m’en suis bien tirée, non ?
- Personne n’a enquêté sur toi.
- C’est vrai… Et puis, même si elle découvre tout sur moi, sur nous, et après ?
- Ben, je ne sais pas. Je pense que ça lui fera très mal… Tiens, tu ne me pose pas la question ?
- Quelle question ?
- Si je devais choisir entre elle et toi.
- Non, je ne te la pose pas, et je ne veux pas entendre la réponse.