Chapitre 24 : Coup de foudre
- Salut Yvana.
- … Neven ? Heu… Qu’est-ce que… Heu… Tu fais là ?
- Je crois avoir oublié mon écharpe hier. Et en moto, j’ai un peu froid au cou.
- Oui, c’est vrai… Heu… Non… En fait, je ne sais pas où elle est.
- Pourquoi tu deviens toute rouge ?
- Non… Pour rien… Je… Heu… Ça va toi ?
Je me sentais tellement conne. Je n’arrivais pas à articuler le moindre mot correctement, et le « Ça va toi ? »… Putain, j’avais envie de me foutre une balle dans la tête.
- Je pense l’avoir laissée sur le canapé.
- Ha ?... Oui, entre…
- Pauline n’est pas là ?
- Si, elle s’occupe de ses poules.
« Prends-moi, embrasse-moi » : Je ne pensais qu’à ça. Et pendant qu’il regardait sous les coussins du canapé, je me disais avec une force telle…
- T’es trop beau.
- Quoi ? Tu as dit quoi ?
- Heu… Tu veux un verre d’eau ? … Ou autre chose… Enfin, c’est comme tu veux.
- Un verre d’eau, oui, je veux bien. Merci.
Merde… Ils étaient où ces putains de verre ? J’ouvrais placard après placard dans la cuisine. Neven est arrivé et me dit
- Je crois qu’ils sont à côté du frigidaire.
- … Ah oui… Tu connais bien la maison.
- Je viens souvent. J’aime bien ta grand-mère.
- Ah oui ? Tiens, ton verre.
- Tu sais qu’elle m’a bien aidé ? Il y a trois ans, je me faisais tabasser par des mecs qui trainaient devant l’école et qui voulait me racketter. La vache, elle a débarqué sans prévenir et a pété le nez à l’un d’eux et les autres se sont enfuis. Ta grand-mère est vraiment quelqu’un, prête à aider, mais faut pas la faire chier.
- Ha ? Je ne savais pas… T’as une petite cicatrice sous l’œil gauche… C’est lorsque je t’avais griffé ?
- Un vieux souvenir plutôt agréable en fait… Je ne dirais pas « beurk » si jamais tu avais envie de…
Et j’ai arrêté de me contrôler, et je suis allée l’embrasser… Ho putain de bordel de merde, c’était encore mieux que dans mes rêves de la veille. C’était si chaud, doux et humide. Et ses mains glissèrent de mes hanches à ma poitrine, c’était bon, j’avais envie qu’il me prenne. Je me suis débarrassée de mon pull, de mon haut, de mon soutien-gorge. Il mit sa tête entre mes seins, lécha leur pointe… Et Pauline est alors entrée dans la cuisine.
Il se redressa instantanément, j’ai mis mes bras devant ma poitrine, et il dit :
- Il faut que je rentre.
- … Attends, prends mon écharpe.
Et je l’ai accompagnée jusqu’à la porte d’entrée, je lui ai donné la mienne que j’ai attaché autour de son cou en lui disant
- Désolée pour la couleur : elle est un peu rose, mais tu auras chaud avec. Elle est toute neuve de ce matin, toute propre, je ne l’ai presque pas portée.
- … Elle sent déjà ton odeur. Merci… Ça te dérange si je viens demain ?
- Non. Je t’attendrai.
Ma grand-mère arriva alors que je regardais Neven partir à moto. Elle allait certainement m’engueuler, me faire la morale, mais je m’en fichais. Et pourtant, au lieu de ça, elle posa sur mes épaules nues une couverture.
- Je ne veux pas que tu attrapes froid… Ça a l’air de bien se passer entre vous deux.
- Je crois que oui… Il est spécial.
- Pourquoi est-il venu ?
- … Il venait chercher son écharpe.
- Et pourquoi ne la lui as-tu pas donnée ? Je l’ai vue dans ta chambre.
- … Il faut que je la lave avant.
- Ok, je vois… La bassine est sous l’évier de la cuisine, je te sors du savon… Yvana ?
- Oui ?
- Neven est en terminal au lycée d’à côté. J’ai parlé au directeur et il veut bien que tu t’y inscrives à la condition que tu n’y fasses pas de bêtise.
- … Tu crois que Neven pourrait me faire rattraper mon retard ?
- Il t’aidera certainement. Mais pourquoi demandes-tu ça ?
- Ben… Je ne suis pas très intelligente… En fait, plutôt conne.
- Qui te dit ça ?
- Tous les mecs avec qui j’ai...
- Ton père aussi ?
- Oui… Mais ce n’est pas mon vrai père, tu le savais ?
- Tu me l’apprends. Jade m’a rarement parlée de quoi que ce soit vis-à-vis de lui ou de sa vie, mais les regards ne trompent pas. En tout cas, ça me soulage de le savoir. Ce type est une merde, un connard, un enculé, un dépravé, une petite bite, un bâtard…
- Hey… Mais, les vieux ne parlent pas comme ça normalement.
Elle me sourit. Elle n’était pas une mamie ordinaire. Elle me prit dans ses bras, elle me donnait l’impression étrange de comprendre tout ce que je ressentais. Je me suis sentie bien. Je n’avais déjà plus envie de partir, et ce n’était pas uniquement lié à mon coup de foudre pour Neven.
- Mamie, tu parles toujours à grand-père ?
- Tous les jours. Je lui raconte tout ce qui se passe dans ma vie.
- Et il te répond ?
- Souvent. Pas avec des mots, mais je le sens présent.
- Par exemple, il t’a dit quoi hier ?
- Hier ? Il n’était pas là, ni avant-hier d’ailleurs. Il doit avoir mieux à faire, je pense.
- … Je ne crois pas à tout ça.
- Moi non plus. Et pourtant…
- J’aimerai que tu me dises comment était ma mère à mon âge.
- Je peux uniquement te raconter comment elle était avant de fuguer.
Ma grand-mère m’a alors parlée de ma mère dans sa jeunesse, comment elle avait pu être horrible avec elle et si gentille avec mon grand-père. J’aimais lorsqu’elle me racontait des choses sur ma famille, et cela tout en m’apprenant à faire la cuisine. Je ne m’étais même pas rendu compte que j’avais réussi à préparer un repas, tellement habituée à n’utiliser mes mains que pour branler des bites, ou masser des couilles. J’étais fière de moi... J’ai rempli le dossier d’inscription scolaire pour le lycée. J’étais motivée.
Et Neven revint le lendemain soir. Je l’attendais avec impatience. Il avait l’air tout timide contrairement à moi qui n’attendait qu’une chose : qu’il m’enlace dans ses bras et qu’il m’embrasse. Mais c’était compliqué, ma grand-mère était là à nous surveiller avec aucune possibilité de s’isoler dans ma chambre : elle nous l’avait interdit.
Il fallait que je remplisse un QCM pour le lycée histoire de connaitre mon niveau. Pauline restait là pour vérifier que Neven ne me donnait pas les bonnes réponses. Il n’avait droit qu’à m’aider à réfléchir pour cocher la bonne case.
- Neven, je viens d’appeler tes parents. Ils sont d’accord pour que tu restes dormir ici cette nuit.
- … Ha ? Pourquoi ?
- Ne me dis pas que tu n’as pas vu ce qui est en train de tomber dehors…
- … Ha mince, il neige.
- J’ai une bâche dans le garage si tu veux protéger ta moto.
- Ah oui. C’est sympa… Je vais dormir où ?
- Sur le canapé. Je te sors une couette et des couvertures.
Et moi, je ne pouvais pas dormir : il était là, à portée de main, juste à côté. Je m’étais pourtant masturbée pour me calmer, mais non, c’était insuffisant. J’avais envie de lui comme je n’ai jamais eu envie de qui que ce soit d’autre. Je me suis alors levée, je suis allée le voir sans faire le moindre bruit. Et tout en chuchotant :
- Neven… Tu dors ?
- Non… Yvana, qu’est-ce que tu fais là ? T’es toute nue…
- Ah… Je n’ai pas pensé à m’habiller… Ça te dérange ?
- T’es rudement belle. Si ta grand-mère débarquait…
- Viens dans ma chambre… J’ai envie qu’on discute.
- Ok.
Discuter ? Je ne sais pas pourquoi j’ai sorti cette excuse bidon, mais l’important était qu’il soit là, qu’on s’embrasse, qu’on se touche. Nous étions maintenant tous les deux nus, j’étais sur lui, tenant sa verge dure comme de l’acier juste à l’entrée de mon vagin :
- Yvana… Je ne l’ai jamais fait.
- … Ah ? Vraiment ?...Ok… En as-tu envie ?
- Oui.
- Moi aussi.
- Mais, je ne sais pas si…
- Laisse-toi faire et ne te pose aucune question... Heu… Je ne fais pas un détournement de mineur tout de même ?
- Tu rigoles ? Je te rappelle que je suis plus vieux que toi d’un mois. Je suis prêt, apprends-moi.
Il n’y eut pas de positions invraisemblables, inutiles, tordues. C’était simple, c’était bon, c’était agréable. Et même s’il sut m’offrir un orgasme malgré son inexpérience, j’ai préféré ce moment où il me câlina juste après avoir éjaculé. Je n’avais pas été juste un coup pour lui, me repoussant comme tous les autres qui étaient passés entre mes cuisses.
J’étais contre lui, la tête posée sur son torse : « Neven, je crois que je suis amoureuse ». Il me serra dans ses bras avec force et tendresse.