Chapitre 25 : Christelle
C’est clair, je n’aime pas du tout la situation. Je ne peux presque pas bouger, je ne vois rien, c’est l’horreur. Je salive à mort, ça coule de partout. Je n’arrive presque pas à respirer avec le nez. J’ai envie qu’on me détache. Je tente de le dire à Stan, mais je n’arrive qu’à sortir des murmures alors que mes lèvres sont soudées à celle d’Annie.
Je tremble de trouille. Je n’ai pas envie qu’on me découvre dans une telle situation. Et si tout dérapait ? Et si quelqu’un se mettait à abuser ? Libère-moi, Stan, par pitié. Ça n’a rien à voir avec l’idée que j’en avais. Mais pourquoi ai-je proposé un tel truc à Annie ?
Il y a des bruits, on entre. Merde, c’est trop tard. Je n’ai pas peur de la réaction de mon frère, mais je ne connais pas les autres. On m’a déjà traitée de pute tout à l’heure à cause de mes gros seins. Quelles insultes je vais recevoir maintenant ? J’ai menti, je me suis mentie à moi-même : ça me touche lorsqu’on parle en mal de moi. J’ai des limites en fait. C’était si facile de dire « oui » à chaque fois. Mais, je n’ai plus envie.
Il y a une sorte de brouhaha. Je n’arrive pas à savoir combien ils sont. Annie tremble aussi. Elle doit ressentir la même chose que moi. Une main sur mes fesses, douce, chaude, caressant délicatement… c’est forcément Stan… merci, tu me redonnes du courage. Les bruits se calment autour de nous. Personne ne parle, ou du moins à voix basse. On lance une musique d’ambiance. Je me sens plus rassurée.
Et là ? Maintenant ? On fait quoi ? J’ai de plus en plus de mal à respirer. Normalement, on devrait activer les œufs dans nos chattes. Mais, il ne se passe rien. Les choses ne se déroulent pas comme ce qu’on a planifié. Quelqu’un se lève. Il a le pas lourd. Je suis dans un film d’horreur en fait. On touche à nos colliers… on nous détache. Je pousse ma tête en arrière : de l’air… enfin de l’air. Je peux à nouveau respirer.
J’entends bien le souffle lourd d’Annie. Elle était à l’agonie, tout comme moi. Et elle me sort dans un murmure presque inaudible : « J’ai besoin que tu m’embrasses ». Oui, moi aussi, j’ai besoin de ça. J’ai besoin de tendresse, de douceur. J’ai besoin d’être câlinée pour me réconforter, car cette épreuve est bien trop dure à supporter. Nos lèvres se trouvent presque aussitôt. Sa langue… quel plaisir sa langue…
Le corps d’Annie se met à tressauter. Des vibrations provenant de mon vagin démarrent. Ils commencent à jouer avec les œufs. L’excitation me gagne. Je suis de plus en plus frustrée d’être attachée et de ne pas pouvoir me toucher ou de me faire toucher. Tout ceci en devient un supplice. C’est horrible d’avoir un corps et de ne pas pouvoir en disposer. Heureusement que la langue et les lèvres d’Annie sont là. Je mordille parfois les siennes alors que la pression monte trop. Elle fait de même avec les miennes.
Nous tenons debout par miracle. Nous sommes dans un équilibre précaire car je force sur mes cuisses pour ne pas m’écrouler au sol. A plusieurs reprises, j’ai été sur le point de jouir. Mais, à chaque fois, les vibrations se sont calmées.
Je me mets à nouveau à avoir du mal à respirer. Nos torses sont trop serrés l’un contre l’autre. Mes poumons ne peuvent plus se remplir totalement d’oxygène. Si ça continue encore trop longtemps, je vais me sentir mal. Et ça coule entre mes cuisses comme si je me pissais dessus. Tout ceci est si étrange, si fort. Je ne pensais pas un instant qu’il y aurait tant de sensations contradictoires.
Le but n’était que de faire plaisir à Luc dans une sorte de show un peu SM et lesbien, comme cela semble lui plaire d’après Annie. Je ne pensais pas que ce serait si éprouvant, physiquement et intellectuellement. Je me sens juste comme une marchandise empaquetée avec laquelle on peut s’amuser. Et je ne suis pas certaine d’aimer ça. De plus, je commence à sérieusement étouffer à nouveau.
Je vais jouir cette fois, c’est certain… non… les vibrations s’arrêtent en fait. J’attends qu’elles reprennent. C’est vraiment déstabilisant de ne pas savoir quand et quelle puissance. Je suis un jouet. Cette expérience restera gravée à tout jamais en moi. J’attends, mais non, elles ne reprennent pas, mais quelqu’un est là à nous détacher.
Enfin libre, mais je m’écroule sur le sol. Je n’ai plus aucune force. Je reprends mon souffle difficilement. Je tente de me relever, mais j’arrive à peine à me mettre à quatre pattes. A quoi sert cette liberté si je ne peux pas en profiter ? Je voudrais retirer le bandeau, mais c’est hors de ma portée. Stan, t’es où ? J’ai besoin de toi. Et j’entends Luc donner un ordre à son frère. Je dois rester comme ça ? J’accepte. Je n’ai de toute façon pas le choix.
Luc me demande si Annie peut me baiser ? Oui, elle peut. Je n’ai aucune idée de comment elle va faire, de ce qu’elle va faire, mais oui. Putain, j’en ai besoin. Je ne peux pas rester ainsi, dans cet état. J’ai besoin de jouir. Elle commence déjà ? Je sens des doigts dans ma chatte. Ils attrapent cet engin diabolique et le retirent de moi. C’est bon. Cet attouchement est extraordinaire. Je me mets en position de soumission, prête à tout ce qu’on veut de moi.
Il se passe quoi maintenant ? Des chuchotements, des bruits de pas. J’ai maintenant assez de force pour retirer ce qui m’aveugle. Mais, je ne veux pas. J’ai peur que tout le charme de la situation s’évanouisse d’un claquement de doigts. Il se passe quoi ? J’attends.
Des lèvres sur mes fesses… quel délice… enfin, on s’occupe de moi. Une langue glisse, se faufile entre mes lèvres intimes. C’est si bon, si agréable ; je m’entends même gémir. Tout ceci n’était pas prévu dans le scénario, mais je m’en fous. Plein d’autres éléments ont été imprévus. Mais, c’est déjà fini ? Non… non, pas du tout… on commence à me pénétrer. C’est qui ? Annie ? Mais comment ? Oh, putain, je m’en fous de comment ; je savoure avec plaisir ce moment.
Je ne suis pas certaine qu’il s’agisse de ma prof, mais je sens bien les ongles longs piquer mes hanches qu’on tient. Et elle entre doucement en moi, une délicatesse purement féminine. Et les mouvements de vas-et-viens débutent. Et je gémis comme une folle, sans me retenir un seul instant. Et j’entends ceux d’Annie juste derrière moi. Elle y prend aussi du plaisir. Elle y va plus franchement, s’amuse à me donner des claques sur les fesses…
- Oui, encore.
- Tu aimes ça ?
- Oui, beaucoup.
- Et si j’arrête ?
Non, surtout pas. Merde, elle ne bouge plus. Elle reste en moi, mais sans faire le moindre mouvement. Je ne peux pas en rester là. Je m’avance et recule, je me baise seule s’il le faut. Et elle attrape mes hanches fermement pour m’obliger à arrêter. Je suis si déconcertée, si frustrée. Je perds le dernier respect que j’avais de moi, sachant que nous ne sommes pas seules :
- Baise-moi, s’il te plait… Prends-moi comme une chienne.
- C’est tout ce que je voulais entendre de toi, Oui-Oui.
- Ne me fais pas souffrir, tu sais déjà que je suis une salope.
- Et j’ai hâte que tu fasses de même avec moi.
Et elle reprend ses à-coups, allant de plus en plus rapidement. L’orgasme arrive avec force. Je crie de plaisir, je décharge toutes ces frustrations que j’ai accumulées. Elle se retire de moi alors que je n’ai pas fini ma jouissance. Elle me donne une claque douloureuse sur ma fesse droite et rentre à nouveau dans ma chatte avec vigueur et force. Je ne crie plus, mais j’hurle de ces sensations que je n’ai jamais connues, plus puissantes que ce que j’ai pu ressentir jusqu’à cet instant.
Je m’écroule sur le sol, incapable de bouger. Mais, j’aimerais bien être dans les bras de Stan à me faire câliner. J’entends la porte d’entrée, une voix de femme que je connais :
- Coucou les enfants. Finalement, on a dû quitter l’hôtel à cause d’un problème. On serra discr… il se passe quoi ici ?
Je retire mon bandeau. Il y a bien plus de monde que je le pensais.