Chapitre 30 : Oui Oui

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Stan vient de sortir de la cuisine, l’air tout penaud. Ce petit anulingus m’a bien réveillée les sens. Annie a les yeux qui brillent. Quelle voyeuse celle-là. Mais, j’avoue que j’aime bien baiser devant elle. Et lorsqu’elle pousse ses petits gémissements de plaisir, ça a tendance à décupler mes sensations.

 

La mère de Stan reprend son rôle de chef, de femme bon chic bon genre. Je ne peux m’empêcher de sourire intérieurement. J’aurais bien aimée être à la place de son fils pour la surprendre. Elle a été prise dans quelle position ? Je suis très curieuse de le savoir. Mais, j’ai peur que Stan ne veuille rien me dire. Avec sa voix directive, elle demande :

  • Bon, nous en sommes où des préparatifs ?
  • Je commence à préparer l’apéritif, lui répond Annie.
  • Bien. Un peu d’initiative est tout à votre honneur.

 

Elle me tire la langue toute fière d’elle, comme s’il y avait une compétition entre nous deux. J’aime beaucoup Annie. Elle est très amusante. Et la mère de Stan me demande :

  • Avez-vous vérifié la cuisson de vos petits fours ?
  • J’y vais… il manque encore une ou deux minutes.
  • Sortez-les. Ça évitera qu’ils cuisent trop lorsqu’on les réchauffera. Nous allons commencer à faire cuire les poivrons. J’ai également besoin d’une vinaigrette pour les endives… et pourquoi vous me regardez toutes les deux comme ça ?
  • Ben, on veut la suite de votre histoire.
  • Je vous en ai déjà trop dit.
  • S’il vous plait.
  • Ce n’est pas forcément très glorieux, voilà ce que vous devez savoir.

 

Je suis trop déçue. Mais, Annie ne lâche pas le morceau. Elle reprend :

  • Si on vous raconte un secret vraiment intime, vous nous direz ?
  • Je ne vous connais à peine. Vous avez l’air de chics filles, lorsque vous… mais…
  • J’ai été dépucelée par le copain de ma cousine sous ses yeux.
  • Oh… mais encore ?... Heum… d’accord, si chacune des deux me racontent des secrets inavouables, je vous le dirai.

 

J’écoute ma prof parler de cette première fois, de sa relation avec sa cousine. Je constate que son côté voyeur existe en elle depuis bien longtemps. C’est à la fois amusant et excitant. Elle a aussi l’air d’avoir un côté exhibitionniste qu’elle n’ose pas encore affirmer. Enfin, un peu tout de même avec ce que nous avons fait ensemble. Et c’est déjà à mon tour.

 

Qu’est-ce qu’est le plus inavouable ? Ma relation avec mon frère ? Annie est déjà au courant. A sa façon de me regarder, elle veut savoir autre chose. Je n’ai pas été très discrète tout à l’heure. Est-ce que je peux vraiment en parler ? Ouais, peut-être. Je ne sais pas bien. Je ne suis plus à ça prêt. Alors, je me lance :

  • Madame, lorsque vous m’avez traitée, ou fait comprendre que je n’étais qu’une pute à vos yeux… vous n’aviez pas forcément tort.
  • Pardon ? J’ai bien compris vos problèmes d’argent, mais je ne pensais pas que vous vous prostituiez. Mon fils est au courant ?
  • Il sait, oui. Mais, je ne le fais plus. Et je ne l’ai pas fait pour l’argent, même si j’en ai finalement profité.
  • Et pour quelle raison alors ?
  • Pour éviter de coucher avec un homme.
  • … Je crois avoir besoin d’un peu plus d’explications.

 

Je les lui donne. Elle sait maintenant pour Oui-Oui. Elles savent pour ce prof. Elles ont l’air choquée. Mais moi, je me sens bien plus détendue. J’ai même réussi à ne pas pleurer. Je suis contente de leur avoir dit. C’est un autre poids qui s’enlève de moi. Je me sens plus légère.

 

Et, comme si de rien n’était, la mère de Stan reprend, alors qu’Annie me prend dans ses bras pour me réconforter :

  • Voyons ce qu’il nous reste à faire. La vinaigrette est prête.
  • Hey, c’est à votre tour maintenant.
  • D’accord, d’accord. Vous méritez de savoir. Vous voulez boire quelque chose ? Je vais me prendre un verre de vin rouge. Les filles ?

 

Toutes les deux acceptons le même alcool. Et nous nous installons autour de la table. Enfin, je vais savoir. Et Annie semble aussi intéressée que moi. Elle reprend :

  • J’ai travaillé trois ans dans ce bar. Les vendredi soir après 22 heures et samedi soir après minuit, pour attirer plus de clientèle, et avoir plus de pourboires aussi, les serveuses étaient topless. Je n’étais pas du genre très pudique à l’époque et être seins nus ne me dérangeaient en rien. Evidemment, il y avait des mains baladeuses, mais cela faisait partie du jeu.
  • C’est bien une idée de mec ça, dis-je alors.
  • Le patron était une femme. Je continue ou je m’arrête là ?
  • Il y a une suite ? Pardon, oui, continuez.
  • Bien, merci. Malgré tout, le bar ne fonctionnait pas aussi bien que l’espérait la patronne. Elle a donc imposé une nouvelle règle, ce qui a fait partir quelques serveuses, mais vite remplacées : tourner la jupe.
  • Tourné, comment ça ? Demande Annie ? Genre les fentes devant et derrière ?
  • Tout à fait. Je suis contente que vous suiviez. Je vais me reprendre un second verre. L’une de vous deux m’accompagne ?
  • Oui, avec plaisir.

 

Elle se relève et nous ressert alors que je n’ai déjà pas fini le premier. Elle a une bonne descente tout de même. Le père de Stan arrive à ce moment-là avec une boîte de pâtisseries et des baguettes de pain. Il pose le tout sur la table en disant :

  • Ah ben bravo, pendant que certains bossent, d’autres picolent.
  • Sois gentil, mon chéri. Sors de là ! Nous parlons de choses importantes.
  • Ok, ok. Je dégage. Je vous laisse papoter chiffons et maquillage.

 

Nous attendons qu’il sorte, et elle reprend en disant un truc qui nous fait rire :

  • Un conseil, les filles : soyez celle qu’il veut que vous soyez au lit, mais ne le laissez jamais dicter votre vie. Annie, je dis ça surtout pour vous. Vous êtes du genre à vous faire facilement mener par le bout du nez. J’ai bien plus confiance en Christelle, si elle arrête de dire oui à tout.

 

Je me mets à rougir. Annie l’est aussi. Nous nous regardons, et elle se met à rire en me disant : « tu verrais ta tête ». Et la mère de Stan qui lui fait avec un ton des plus méprisable :

  • Vous avez la même. Bien, je poursuis.
  • Ce n’est pas fini ? Ose-je lui demander.
  • Non, sauf si vous voulez en rester là.
  • Non non, continuez.
  • Comme je vous l’ai dit, ce travail me permettait de payer mes études.  Mais, pour y arriver, les pourboires devaient être conséquents. Et ils étaient bien meilleurs si je laissais mes clients avoir les mains baladeuses. Et ceux qui mettaient vraiment suffisamment d’argent, pouvaient repartir avec mon string en poche. Le père de mon mari doit en avoir une petite collection cachée quelque part.
  • Malgré la jupe tournée ? Demande Annie.
  • Je vous l’ai dit, je n’étais pas du genre pudique.
  • Ah oui, je repends. Je vois pourquoi votre belle mère n’avait pas une bonne opinion de vous. Et ça ne dérangeait pas votre mari ?
  • Oh, mais nous n’étions pas ensemble à cette époque. Certes, nous nous sommes vus lors de cette première année d’études, mais nous ne nous fréquentions pas. C’est plus tard que nous avons réellement fait connaissance.
  • Au bar ?
  • Non. Celui-ci a fermé suite à un contrôle des services publiques. Il parait que notre travail était dégradant, sans même nous demander notre avis. Il se boit comme du petit lait ce vin. Je ressers quelqu’un ?

 

Je sens déjà que la tête me tourne. Je ne tiens pas bien l’alcool. Annie arrive à suivre elle. Par contre, le vin, ça me donne des envies. Et, entre l’anulingus de Stan, et nos histoires de cul, je me sens de plus en plus excitée. Je ne tiens tout de même pas à passer pour la nulle du groupe. Je finis mon verre d’un trait et fais signe qu’on me serve encore. Annie lui demande :

  • Vous avez commencé à vous voir quand avec le père de Luc ?
  • En boite de nuit. Nous nous sommes reconnus. Nous avons commencé à nous fréquenter.
  • Et vous avez fait quoi après pour payer vos études ?
  • J’ai travaillé en boîte de nuit.
  • Vous étiez serveuse ?
  • Non. Chauffeuse. J’étais l’une de ses nanas qu’on paye pour danser en petite tenue sur les podiums et attirer la clientèle. Et si l’ambiance le permettait, je pouvais doubler mon salaire en me dévêtant. Voilà, vous savez tout.

 

Je me lève. Je titube. Je tente de dire un truc pourtant bien clair dans ma tête. Mais ça sort sous la forme :

  • Ouais, ben moi, ben je vous admire tout plein beaucoup. Et je suis fière qu’on appartienne toutes les trois au meilleur groupe de salopes du monde entier. Heu, je voulais pas dire salope, mais filles… Mais… pffff… m’en fout d’être une salope… j’en suis fière moi d’être une salope et que… vous aussi… comme moi quoi.

 

Elle se lève et vient m’embrasser sur le front en me disant :

  • Et moi, je crois surtout que tu ne tiens pas l’alcool. Va te reposer un peu dans la chambre de Stanislas. On y arrivera sans toi. Bon, Annie, c’est l’heure de s’y remettre.

 

Hein ? Je crois qu’elle m’a tutoyée. C’est bon signe, non ?

 

 

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